à Monrion, 16 Janvr 1757
Ceci est pour ma nièce, ma compagne en maladies, pour mon neveu le juge et le prédicateur, pour mon petit neveu, pour m. de Florian, que j'embrasse tous du meilleur de mon cœur.
Nous sommes un peu malades, made Denis et moi, à Monrion.
Les bons suisses me reprochent d'avoir trop loué une nation et un siècle qui produisent encore des Ravaillacs. Je ne m'attendais pas que des querelles ridicules produiraient de tels monstres. Je crois bien que Pierre Damien n'a point de complices; pais c'est un chien qui a gagné la rage avec les chiens de st Médard. C'est un reste des convulsions. On ne doit pas me reprocher du moins d'avoir tant écrit contre le fanatisme. Je n'en ai pas encore assez dit. S'il y a quelque chose nouveau, nous prions instamment monsieur de Florian, qui n'épargne pas ses peines, de se souvenir de nous.
Songez à votre santé ma chère nièce. J'ai fait un fort beau présent au grand Tronchin le guérisseur: il en est très content.
Voici ce testament que vous demandez, ma chère enfant; je vous prie d'en donner copie sur le champ à m. d'Argental et à Thiriot. Ce nouveau testament est meilleur que l'ancien qui court sous mon nom.