[c. 13 January 1757]
Madame,
Souffrez que je vous réitère mes vœux pour la santé de votre Altesse Roiale et que je la remercie de ce qu'elle a bien voulu m'assurer par M. le marquis d'Adémar de la continuation de ses bontez.
Je prends la liberté de luy envoier des nouvelles de Paris qui pouront luy paraitre extraordinaires, et qui exerceront sa philosophie.
J'ignore si votre Altesse Roiale a reçu les exemplaires de l'histoire que je mets à ses pieds. Je me flatte que le Roy son frère continuera à fournir les plus beaux monuments de l'histoire moderne, mais c'est à Cesar qu'il appartient d'écrire ses commentaires.
Je suis encor persuadé qu'il se souviendra qu'il m'a tiré de ma patrie, que je quittai pour luy mon roy, mon pays, mes charges, mes pensions, ma famille.
Je prendrais la liberté de le supplier de m'envoier des graines de ses melons et je demanderais la protection de votre altesse Royale, s'il était à Berlin. Mais il a autre chose à faire qu'à honorer de ses melons mes potagers.
Que votre altesse Royale et monseigneur daignent toujours agréer le profond respect et les prières de
frère Voltaire