1752-06-17, de Voltaire [François Marie Arouet] à Sophia Friderika Wilhelmina von Preussen, margravine of Bayreuth.

Madame,

Frère Voltaire ne sait ce qu'il dit, il ne croira jamais ce qu'il entendra débiter dans sa cellule quand le héros de la renommée ne sera pas à Potsdam.
Le pauvre homme, avec sa nouvelle de l'arrivée d'une margrave à Berlin, et de la peste à Augsbourg! Il demande bien pardon à votre altesse royale. Tout ce qu'il sait, c'est que le marquis d'Adhémar jure qu'il va se remettre à vos pieds s'il n'y est déjà. Frère Voltaire ferait fort bien de ne quitter jamais sa cellule que pour venir dans votre abbaye. Il continue ses vœux et ses ferventes prières, pour la santé, la prospérité, la longue vie de votre altesse royale et celle de monseigneur, et point du tout pour la vie éternelle.

V.