à Riquevier le 3 9bre 1756
Nosseigneurs,
Je Viens de recevoir Une seconde Lettre de Mr de Voltaire, par laquelle il se plaint amèrément du retard du payement de sa Rente échuë le 1er octobre.
Je lui ai répondû instamment que j'avois remis depuis io jours à Mr Turskeim, Banquier à Strasbourg, Une somme de 9600lt pour la lui faire tenir à compte de ce qui lui êtoit dû, que je lui ferois le surplus pour la fin du mois de Décembre prochain, et que s'il trouvoit ce terme trop long, il pouvoit s'addresser à la Régence.
Permettés Nosseigneurs, que je Vous représente très humblement, que je ne vois pas comment je pourai tenir la promesse que je Viens de faire à M. de Voltaire. Les grains sont Vendus. La forêterie ne peut rien produire avant le Mois de Janvier et les Rentes et Argent qui échéront à la St Martin prochaine, fourniront auplus dans ma première tournée Mil Ecus. Il faut environ 5000ltà Mr de Turkheim et je ne pourai les acquiter que par la Vente d'une certaine quantité de vin….
J'ai l'honeur d'être avec Un très profond respect
Nosseigneurs
Votre très humble et très obéissant serviteur
Jeanmaire