à Riquevier du 3 avril 1756
Monsieur,
Je Viens de recevoir une Lettre fort pressante de Mr de Voltaire par laquelle il me fait entendre qu'il risque de mourir de faim s'il n'est payé au plûtôt du montant de sa Rente échuë le premier de ce mois.
S'il disoit vrai, peut être pouroit on trouver le moyen de différer ce payement, mais come il n'y a pas à s'y fier et qu'il y a plûtôt à craindre qu'il ne nous fasse de mauvaises difficultés J'ai ordre de Vous prier Monsieur, d'engager Mr de Turckheim à vous avancer la some la some ordinaire de 14062lt 10s pour la faire toucher incessament à Mr de Voltaire. J'aurai soin de la lui rembourser pour le mois de Juillet prochain avec intérêts et remerciments.
J'ai l'honeur d'être avec une Considération respectueuse
Monsieur
Votre très humble et très obéissant serviteur
Jeanmaire