Nosseigneurs,

J'ai reçû dernièrement une Lettre du s^r Turckheim, Banquier à Strasbourg, par laquelle il me marque qu'ayant un Compte à règler avec M^r de Voltaire, lequel il seroit bien aise de mettre au net avant la clôture de son Billan qui se fait à la fin de l'anée, Il souhaiteroit pour cet effet que je puisse lui parfaire la somme qu'on restoit encore à devoir à ce dernier.
Je lui ai répondû que je payerois à sa décharge à Colmar le 25 du présent mois une somme de 3000^lt (ce que j'ai aussi effectué), et que pour le surplus il m'êtoit impossible de le trouver avant le 15 du mois prochain, que cependant je le priois de vouloir faire tenir à M^r de Voltaire pour le i^er de Janvier le restant de sa Rente et que je lui payerois le retard d'un demi-mois d'environ 2/m.^lt qui forment le résidû.

J'ai crû Nosseigneurs, devoir Vous en donner avis et Vous suplier de vouloir m'autoriser à payer led. Retard en cas que le s^r de Turckheim ait avancé la somme.

J'ai l'honeur d'être avec un très profond respect

Nosseigneurs

Votre très humble et très obéissant serviteur

Jeanmaire

à Riquevier du 29 x^bre 1756