1756-09-12, de Voltaire [François Marie Arouet] à Germain Gilles Richard de Ruffey.

J'écris quand je peux mon cher monsieur, je dérobe ce petit moment à mes allarmes et à mes soufrances pour vous remercier de votre souvenir.
J'ay chez moy une nièce qui a été longtemps entre la vie et la mort. Je ne suis guères mieux. Ainsi tenez moy compte avec votre bonté ordinaire de mon triste laconisme. J'avais conseillé à M. de la Marche de venir voir Tronchin quoy que Tronchin ne me guérisse pas.

J'ay pour voisin le président de Brosses. C'est un homme qui paraît très instruit. Mais je ne peux profiter d'un si bon voisinage. Je peux à peine vous mander que je vous suis tendrement attaché.

la malade V.