à Monriond près de Lausanne 22 févr. 1756
Je vous suis très-obligé, Monsieur, de la petite note de mr Abauzit, et je vous supplie de lui faire mes remerciments quand vous le verrez.
Je connaissais, il y a longtemps, cette lettre du Cardinal de Richelieu, et j'en ai fait usage: c'est la lettre à Mr de Marquemont, Ambassadeur à Rome, que je cherchais; elle est rapportée dans St Evremond, mais elle n'y est pas éxacte.
Je puis vous assûrer, Monsieur, que je ne quitterai ma retraite pour aucun roi de la terre. Il me semble que le fruit qu'on doit tirer des cours, est la ferme résolution de n'y jamais remettre le pied. Je ne connais plus que les douceurs de l'amitié, et je me flatte que c'est un goût dans lequel vous m'affermirez.
Mr votre père a-t-il toujours des correspondances à Strasbourg? Si cela était, voudrait-il permettre qu'on s'adressât à lui pour me faire toucher une rente que j'ai dans ce pays-là? C'est mr de Turckeim, banquier de Strasbourg, qui me la fait payer. Pourait-il s'arranger avec Mr de Turckeim, ou avec ses correspondants?
Je vous demande pardon de ces détails mon cher monsieur. Madame Denis vous fait mille complimens.
Vale, tuus sum et ero.
V.