1756-02-07, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Augustin Feriol, comte d'Argental.

Je vous demande pardon, mon cher ange, de vous envoyer tant de vers et point de nouvelle tragédie.
Mais j'imagine que vous serez bien aise de voir les belles choses que fait le roi de Prusse. Il m'a envoyé toute la tragédie de Mérope mise par lui en opéra. Permettez que je vous donne les prémices de son travail. Je m'intéresse toujours à sa gloire. Vous pourriez confier ce morceau à Tiriot, qui en chargera sans doute sa mémoire et qui sera une des trompettes de la renommée de ce grand homme. Je ne doute pas que le roi de Prusse n'ait fait de très beaux vers pour le duc de Nivernois; mais jusqu'à présent on ne connaît que son traité en prose avec les Anglais.

Mille respects à tous les anges.