à Monriond près de Lausanne 1er février 1756
Mon cher Baron, vous faites toujours votre mêtier d'être bienfaisant, attentif et actif.
Nous vous remercions Made Denis et moi de toutes vos bontés, et nous joignons notre reconnaissance à celle du maréchal, du menuisier, du sellier, etc., etc., que vous prenez sous votre protection. Vous pouvez donc, puisque vous avez tant de bonté, ordonner à votre garde du trésor royal de payer des à-comptes à tous ces messieurs avec votre prudence et discrétion ordinaire. Par exemple à chacun la moitié de ce qu'il demandera, afin de nous réserver toujours la puissance législative, et le droit de faire examiner les mémoires par votre surintendant des finances, attendu que notre royaume des Délices rapporte peu et coûte beaucoup, et que je n'ai pas si bien placé mes deniers que Mr le Baron de Grandcourt. J'ai toujours mené une vie bien languissante depuis que je n'ai eu le bonheur de vous voir. Je n'ai pu aller à Prangins; je voudrais bien y être quand vous y serez. Mille tendres respects, je vous en prie, à Made La Baronne, et à toute votre aimable famille.
Si vous avez quelque nouvelle faites nous en part. Aimez nous toujours. Yr humble servant
V.