le 21 septembre 1755
J'ay reçu, Monsieur, avec autant d'empressement que le public le bel ouvrage dont vous venés d'enrichir le théâtre françois.
Je ne doute pas qu'on ne le trouve à la lecture digne du succès qu'il a eu à la représentation et digne de son auteur.
Quant à ma conversation avec m. l'abbé Mignot et à tout ce qui concerne l'édition d'une partie de votre histoire de la guerre de 1741 je viens de mander à mde Denis ce que j'en sçavois et de quoy je croyois avoir lieu de me plaindre. Je vois avec la plus grande peine que la fonction dont je suis chargé, qui devroit n'avoir pour objet que de procurer quelques facilités aux gens de lettres, ne me présente le plus souvent qu'un tissu de tracasseries affligeant pour quiconque s'intéresse à l'honneur de la littérature.
C'est surtout avec regret que je suis obligé de traiter de pareilles misères vis à vis d'un homme qui honore mon siècle et ma patrie et que je voudrois n'entretenir jamais que de l'admiration qu'il me cause. Ainsi Monsieur dispensés moy de vous en dire d'avantage et permettés moy de vous renvoyer à la lettre que j'ay écrite à mde Denis, etc. Je ne doute pas qu'elle ne vous la communique.
Je suis avec tous les sentimens qui vous sont dus,
Monsieur.