1755-08-23, de Voltaire [François Marie Arouet] à Cosimo Alessandro Collini.

Venga la caca sangue overo il caca sangue all'bricone Prieur, è a tutti j furfanti.
Non mi curo di cinesi, non mi cale d'altri barbari. Mon cher Colini je ne conais point ce prieur. Dites luy que s'il est sage il doit m'écrire.

Il fait trop chaud pour montrer cinq magots de la Chine à quinze cent badauts. Ils doivent avoir été fort mal reçus. Cette marchandise n'était bonne que pour Pékin.

On m'a volé à Berlin, en Hollande, à Geneve, à Paris. On s'empare de mon bien comme si j'étais mort, et on le dénature pour le mieux vendre. Il faudrait traitter tous ces fripons de libraires, comme j'ay fait traitter Grasset qu'on a mis en prison, et qu'on a chassé de la ville, et il est bon qu'on le sache. Je vous embrasse.

Si vous m'aviez instruit plustôt du nom de ce prieur il aurait eu déjà àfaire avec ses supérieurs. J'ay perdu votre adresse, envoyez la moy.

V.