1755-08-01, de Voltaire [François Marie Arouet] à Théodore Tronchin.

C'est la calomnie qu'il faut craindre; c'est la gazette de Hollande qu'il faut prévenir.
Je vous supplie mon cher docteur de consommer votre ouvrage et de conserver votre malade. Ne pouriez vous pas écrire un petit mot demain samedy, soit pour demander à jamais le silence sur mon compte soit pour éclaircir l'imposture en cas qu'elle ait percé, et pour dire que sur ma dénonciation et réquisition on a arrêté le coupable qui voulait me vendre des choses scandaleuses contre les personnes les plus respectables, et qu'on l'a flétri et banni.

Songez que la gazette d'Amsterdam va à Versailles et que la calomnie a des ailes mais votre amitié et votre probité en ont aussi.

Je vous embrasse, je vous remercie, je vous révère.

V.