1755-07-25, de Joseph d'Hémery à Nicolas René Berryer de Ravenoville.

J'ay l'honneur de vous rendre compte que, malgré tout ce que j'ai pu faire jusqu'à présent pour constater quelque chose au sujet de l'impression que le sieur Thiériot pourroit faire faire du poëme de la Pucelle, de Voltaire, je n'ai pu encore y parvenir.
Il est certain cependant, monsieur, qu'il a cet ouvrage complet; mais il ne paroît point présentement dans les sentimens de le faire imprimer, ce qui ne manquera pourtant pas d'arriver, soit par lui, soit par quelques autres, par la quantité de copies qu'il y a eu dans Paris, qui ne peuvent certainement venir que de l'auteur: 1. parce que le libraire de Genève en a voulu vendre à Paris une copie pour l'imprimer; 2. parce que tous les amis ou les gens liés avec Voltaire en ont aussi des copies très-exactes, entre autres M. Dargental, made de Graffigny, le sieur Thiériot, made Denis, made la comtesse de La Marck et M. le duc de Lavallière, qui n'aura sûrement pas manqué d'en donner une expédition à madame la marquise.