1754-08-21, de Voltaire [François Marie Arouet] à François Louis Defresnay.

J'ai eu l'honneur, Monsieur, de voir à Colmar Madame vôtre mère qui m'a dit que vous étiez revenu en bonne santé, et que vous me conserviez toujours la même amitié.
Je profitte de la permission que vous m'avez donnée, aussi bien qu'elle, de vous adresser des paquets. Vous ne devez point être surpris de l'adresse de celui que je vous envoïe. Vous savez que je reçois quelquefois des lettres de cette personne dont il semble que je ne devrais pas en recevoir. Je vous supplie d'ordonner que le paquet soit mis avec sûreté aux chariots de poste.

Il m'est arrivé pendant vôtre absence des ballots de Paris que vous aviez bien voulu souffrir qu'on adressât à vôtre nom par le carosse. Madame Denis prétend qu'il y en a encor un petit que je n'ai point reçu, et qui pourait être resté au bureau. Je vous prie d'avoir la bonté de vous en informer. Je me flatte qu'à la fin nous irons à Strasbourg, et que malgré les maladies qui me condamnent à la solitude, je pourrai vous y renouveller les assurances de la véritable amitié avec laquelle je serai toujours, Monsieur, vôtre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire