seconde lettre 25 avril [1754]

Je reçois ma chère enfant le paquet farci de livrets, contre signé Bouret et votre lettre du 19 avril qui est un chef d'œuvre d'exactitude.
La poste va partir. Je vais écrire à mad^e du Frenay en conséquence.

Vous avez dû recevoir deux envois d'annales par M^r de Malzerbes et par m^r Bouret.

Le petit mot que vous supprimez servait bien pourtant de réponse à la lettre que Darget montre. Une telle lettre fait un bau contraste avec une lettre pleine d'éloges et presque d'excuses. Vous devez sentir cette contradiction. Elle ne peut que faire tort à son autheur.

Ma chère enfant, ou j'iray vous attendre ou j'iray vous prévenir à Plombieres ou si M^r d'Argental ne vient pas prendre les eaux, et si vous ne vous souciez pas de les prendre je vous donnerai rendez vous sur les frontières de la Champagne.

Du Billon est bien fou, bien méchant, etc. Je ne compte pas assurément faire avec luy le marché dont vous me parlez, et quand M^r de Laleu le voudrait absolument j'aimerais mieux jetter mon bien dans la rivière. Quelle idée de mettre son bien dans de telles mains. Je n'ay point de nouvelles de la succession de feu m^r Bernard. Tout ce que je sçai c'est qu'il faut bien prendre garde à Ericart.

La poste va partir. Adieu, vous êtes ma consolation et mon espérance.

V.