1753-09-23, de Jean Frédéric Flachsland à Jean de Türckheim.

Mr,

J'ay bien reçu La lettre que vous m'avéz fait L'honneur de m'écrire le 20e de ce mois.

Si Mr de Voltaire, Monsieur, veut toucher dans ce pays ici le payement de sa pension en argent de France sur le pied de 3 Livres 15s le Richsthaler je suis prêt de le satisfaire en plein des quartiers d'icelle qui se trouveront actuellement échus, dès que je sçaurai oû il souhaitera que je luy fasse ce payement.

Si par contre ledt Mr de Voltaire insiste à avoir son payement en richsthaler sur le pied des Ecus de Brandenbourg qu'il prétend évaluer, à ce que j'ay appris à 4lt de France, la pièce, je n'oserois luy payer ces pensions à moins qu'il ne me fasse parvenir les ordres à ce nécessaires, ceux du 6e mars dr ne m'authorisant de payer le richsthaler que sur le pied de 3lt 15s.

Vous jugés bien, Monsieur, que L'Evaluation que Mr de Voltaire propose seroit trop à charge à s. a. sme pour m'y prêter sans ordres expres; car s'il est une fois décidée que les pensions dudt Mr de Voltaire luy seront payées en argent courrant à Berlin ou sur le pied des Ecus de Brandenbourg Espèces que nous ne pourrons pas luy fournir dans ce pays ici, je luy ferai tenir des lettres de change payables en friderich d'or à Berlin ce qui ne coûtera pas à beaucoup près si cher à la sme seigrie que L'Evaluation sur le pied de 4lt le richsthaler. Au cas que Mr de Voltaire n'ait encor reçu aucune réponse de la part de S. Ee Mr Le Baron de Hardenberg au sujet de cette Evaluation et qu'il prétende toujours toucher son payement sur un pied autre que celui de 3lt 15s le richsthaler, je vous prie, Monsieur, d'avoir la Bonté de me le marquer, pour que je puisse en informer S: E: Mr Le Baron de Gemingen gouverneur à Montbéliard et demander ses ordres lâ dessus.

J'ay L'honneur d'être avec le plus parfait dévouement

Mr