à Mayence à L'empereur le 19 [July 1753]
Le malade affligé réitère ses plus tendres remerciments au généreux Ciceron.
Il ne sait encor s'il pourra aller passer deux ou trois jours chez mr Varentr… En attendant il supplie ce bien connu si bienfaisant de vouloir bien voir avec Behem si on pourait retirer l'argent dont Smith s'est emparé. De quel droit le retient il? du même droit qu'il a eu de le prendre, de celuy des voleurs de grand chemin.
Ne pourait on pas présenter une requête dans la quelle on requérerait qu'en attendant les autres éclaircissements, et sans préjudicier à aucun des droits du suppliant lézé, l'argent fût mis en dépost et que la ville liquidât les frais de l'emprisonement sauf à les faire payer à qui il apartiendrait? Tout cela est bien triste, on fait une injustice en un moment, et il faut des années pour avoir justice. On se recommande aux bontez de Ciceron et on le prie de faire des compliments à Varentr.
Mille tendres respects.