Mayence 9 juin[July 1753]
Quelque traitement affreux, monsieur, que j'aye éprouvé a Francfort, je veux y revenir pour vous y remercier de vos bontez.
Je suis plus touché de votre action généreuse que frappé des horreurs que j'ay vues.
La dernière action de D..est digne de luy et de son comettant. Je ne veux àprésent suivre que cette accusation. Il faut commencer par arracher cette épine.
Voicy un petit mot pr le notaire Behem qui répond peutétre aux conseils que vous avez la bonté de me donner. Si vous trouvez ce petit mot convenable j'ose vous supplier de daigner l'envoyer au notaire Behem. Je viens d'envoyer à s. m. le R. d. P. l'extrait du mémoire sur F. que vous avez eu la bonté de me confier.
Je ne doute pas que s. m. ne désavoue ses deux conseillers. Alors nous agirons de injuriis et Damnis.
Le vol qu'on m'a fait d'environ 80£ ne m'embarasse pas. Le notaire juré Mik a fait la sommation en forme et a spécifié les espèces. Mais il y a des rapines bien plus considérables, il y a la prison de made Denis, il y a des frais immenses. Nous attendons pour demander justice, communication de la caution donnée par Smith. Mais c'est sur vos seules bontez que nous comptons.
Continuez à être notre ange gardien. Si je pouvais trouver à Francfort un logemt ignoré, j'y volerais pour vous témoigner ma reconnaissance.
Point de cérémonie quand le cœur parle.