1753-06-30, de Marie Louise Denis à Jean Martin de Prades.

Le Roi m'a ordonné, Madame de répondre à la lettre que vous avez eu l'honneur de lui écrire.
Sa Majesté m'a chargé de vous marquer qu'elle ne l'avait point comprise, attendu qu'elle n'avait donné aucun ordre contre vous. Le Roi n'a donné des ordres que pour retirer des mains de Mr. de Voltaire, ce que Mr. le Baron de Freytag lui a redemandé de la part de Sa Majesté. Mr. de Voltaire devait être libre dès le moment qu'il auroit remis ces effets; et pour vous, Madame, vous avez dû toujours l'être. La conduite qu'on a tenue à votre égard, et dont vous vous plaignez dans vôtre lettre au Roi, n'a pu avoir lieu que par quelque circonstance étrangère à ses ordres, ou par un incident particulier. Je puis vous assurer que les ordres ont été expédiés pour que Vous soiez libres, et que vous puissiez aller où bon vous semblera. Mr. le Baron de Freytag a dû vous remettre une lettre que je lui avais adressée, qui sert de réponse à la première que vous avez écrite au Roi. Je saisis cette occasion pour vous réitérer et à Mr. votre oncle que personne n'est avec plus de considération,

Madame,

Votre très-humble et très obéissant serviteur,

L'Abbé de Prades