1753-06-26, de Charles Nicolas de La Touche à Marie Louise Denis.

Depuis nos dernières requêtes envoyées à sa majesté, dont nous ignorons la destinée, le conseil de la ville a envoyé aujourd'hui son secrétaire dans notre prison pour nous interroger et pour savoir si sa majesté a donné des ordres de nous arrêter.
Nous avons répondu que nous n'avions vu aucun ordre et qu'il nous paraissait impossible que les sieurs Freydag et Schmidt, qui nous poursuivent et qui nous rançonnent, eussent reçu, depuis le 17 juin ordre de nous mettre en prison le 20.

Le conseil croit, à ce que le secrétaire nous a dit, que sa majesté permettra que madame Denis soit libre. Elle est à son sixième accès de fièvre et ne pourra guère jouir de cette liberté, mais elle en aura à sa majesté une obligation éternelle. Je suis encore plus mal qu'elle. Nous implorons tous deux la bonté et la miséricorde du roi et nous prions monsieur le chevalier de Latouche de lui faire parvenir ce mémoire.

Voltaire
Denis