1753-06-23, de Marie Louise Denis à Frederick II, king of Prussia.

Ayant rendu ce compteà votre majesté le 21, j'ai l'honneur de lui dire le 23, que nous n'avons plus, d'hier 22, que deux gardes.
On demande à présent à mon oncle un nouveau billet par lequel il répondra que nous resterons prisonniers; et comment peut on demander ce billet quand nous avons encore des soldats? On nous persécute de toutes les manières, et nous taisons tout ce que nous souffrons. Nous ne pouvons croire que ce soit l'intention de votre majesté de nous traiter ainsi. Nous attendons tout d'elle, nous nous jetons à vos pieds, nous implorons votre miséricorde.

Je n'ai pu écrire de ma main. Votre majesté croira sans peine l'effet qu'un malheur si imprévu a pu faire sur une femme déjà fatiguée d'avoir couru deux cents lieues pour remplir les devoirs de la nature et de l'amitié.

Je suis avec un profond respect,

sire,

de votre majesté,

la très humble et très obéissante servante,

Denis