1752-09-12, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Henri Samuel Formey.

Je crois vous avoir mandé, monsieur, que j'attendais la nouvelle de l'admission de m. Mallet, votre ami, dans l'académie de Lyon, & que je vous priais de l'en informer, ne sachant où il est.
Puisqu'il veut être d'une académie, à la bonne heure; j'ai pensé que celle de Lyon serait plus convenable pour lui qu'une autre, attendu le voisinage de Genève, sa patrie.

Je suis fâché pour notre académie de Berlin, que vous vous soyez hâté de juger m. König; il paraît que le public lui donne gain de cause; & par malheur le livre de Maupertuis a été bien mal reçu en France.

Je vous prie de m'envoyer la feuille qui contient la liste des académiciens, afin que je puisse leur envoyer la nouvelle édition que je fais faire du Siècle de Louis XIV. Il y en a sept très mauvaises. Je voudrais en donner une bonne avant de mourir, car chacun a sa chimère.

Vous me feriez plaisir de rétablir la lettre que j'écrivis, il y a près d'un an, au cardinal Querini, qu'on a imprimée dans votre journal, toute défigurée. Comment peut on mettre deux fois puni dans deux vers? Comment peut on mettre: Puisqu'il est comme eux dans le monde? Cela est barbare. On altère notre style comme nos vins en Allemagne & en Hollande, & on y donne de l'auvernat pour du bourgogne. Je vous embrasse de tout mon cœur.

V.