1752-07-03, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charlotte Sophia van Aldenburg, countess of Bentinck.

L'imprimeur du journal des savants s'apelle Michel Rei, et demeure à Amsterdam.
On peut luy envoyer le manuscrit scientifique par la poste. Je n'en sais pas davantage madame. L'ouvrage est d'un homme que je connais très peu, mais je m'y intéresse parce qu'il me paraît sage et vray. Je vous prie de vous y intéresser aussi. Vous avez dû voir par ce manuscrit que les prétendus philosofes qui tirent tant de vanitéz de leur algèbre ont baucoup plus d'amour propre que de raison. Si vous pouviez envoier le manuscrit aussi en Angleterre vous rendriez service à la littérature. Il est beau de faire du bien aux lettres au milieu des procez. J'attends avec impatience la suitte de l'ouvrage dont vous m'avez bien voulu faire confidence et je suis à vos ordres avec des sentiments inaltérables.

V.

On m'a demandé le plus profond secret excepté pour vous seule.