1752-06-30, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Baptiste de Boyer, marquis d'Argens.

Cher frère, il me semble que je n'ai point dit ce que vous me faites dire.
J'ai donné seulement des preuves de la persécution que le cardinal de Richelieu faisait à la reine; j'ai dit qu'elle devait être en garde contre un homme qui éloignait d'elle son mari, qui la faisait interroger par le chancelier, qui enfin, dans le voyage de Tarascon, voulut se rendre maître de sa personne et de celle de ses enfants; et que, si la reine avait eu un commerce secret avec Mazarin, cardinal ou non, il n'importe, elle aurait fait l'impossible pour le dérober à la vue du cardinal de Richelieu.

Je viens d'apercevoir votre billet dans le livre, et je vous remercie toujours de votre zèle. Priez pour moi; je suis bien malade.