1752-06-30, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charlotte Sophia van Aldenburg, countess of Bentinck.

Vous êtes madame la plus belle âme que j'aie jamais connuë, et moi le plus misérable corps.
Je passe ma vie dans mon lit, et suis très incapable de faire des vers sur ce qui se passe dans le lit de monsiegneur le Prince Henri. J'ai l'honneur de vous renvoier la lettre de madame de Réwentlau. Ellea cru qu'un livre dont vous faites les honneurs ne pouvait pas être mauvais. C'est l'amitié dont vous voulez bien m'honorer qui m'attire des suffrages. Je souhaite que vous apreniez bientôt des nouvelles plus intéressantes et plus agréables du Danemarck. Je joins à mon paquet les chapitres que vous avez eû la bonté de m'envoier avec un petit mot que j'ai dicté, ne pouvant écrire. On ne peut être plus affaibli que je le suis et avoir des sentimens plus vifs, de respect et d'attachement.

V.