1751-11-12, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charlotte Sophia van Aldenburg, countess of Bentinck.

Je ne reçus hier votre lettre madame qu'après avoir eu l'honneur de vous écrire.
J'ay apris depuis, la mort de ce pauvre diable d'homme machine. Est il mort avec courage? Le contraire serait bien humiliant.

Je ne conais point de la Bonnelie. Il y a un la Baumelle arrivé de Copenhague. C'est un homme de lettres. Il se dit de Languedoc. On le dit de Genève. C'est un fureteur de manuscrits. On prétend qu'il s'est barbouillé à la cour de Dannemark. Il parait instruit en général de votre affaire, et sait qu'on ne vous veut pas de bien dans cette cour. Du reste aucun détail. Si vous savez quelque chose sur ce personage, ayez la bonté de m'en instruire.

Vraiment madame vous m'obligerez baucoup de vouloir bien dire à made de Camas combien je prends d'intérest à sa santé. Mille tendres respects.