A Potsdam [c. April 1751]
Mon cher ami, je vous prie de remercier m. Morand de son attention.
S'il croit qu'en effet sa préface ait l'air de me désigner, il lui est bien aisé d'y remédier. Au reste, qu'on me tue à Paris, pourvu que je vive ici avec vous dans les douceurs de votre amitié. Si je n'étais pas un peu malade aujourd'hui, je courrais pour vous voir et vous remercier. Je compte vous embrasser demain. Le Marquisat est trop loin, mais l'amitié rapproche tout. Je suis absorbé dans le siècle de Louis XIV. Le roi qui forme ici un nouveau siècle, devrait bien s'y intéresser, et me prêter tous ses livres. Un prêtre peut prêter sa patène à un sous-diacre. Si je manque de livres, je deviendrai bien malheureux. Que Frédéric le grand s'intéresse un peu à Louis le grand! Bonsoir.