[November 1761]
Il y a dans le cinquième acte quelque chose qui manque, que nous sentons, et que nous ne pouvons pas définir, une certaine langueur qui le tuera, si vous n'y remédiez.
Cela vient peut-être de ce que Cassandre n'y est pas assez vif et assez pressant, qu'il raisonne assez juste, mais qu'il ne sent point assez vivement. Nous n'aimons point par exemple qu'il dise:
Elle ( Statira) nous séparait, son trépas nous rejoint.
C'est une idée malhonnête et choquante à présenter à Olympie dans ce terrible moment.
Nous pensons qu'il faudrait refaire ce couplet de Cassandre.
Nous vous avions parlé de quelques vers qui étaient à changer comme:
Dans l'excès de vos maux qui doivent nous toucher!
Nous toucher! Comme cela est faible pour des maux excessifs!
Cassandre m'épousait, et cet hymen peut-êtreRéparait tous les maux où le ciel me fit naître.
Des maux où le ciel fit naître!
Voici une remarque du second acte:
Pour bénir cet hymen à nos autels promis,Les époux par ses mains doivent se voir unis.
Ce qui s'est passé n'est donc que des fiançailles et les désigne exactement; au lieu qu'il faut qu'ils soient mariés et très mariés et irrévocablement; aussi le sont ils dans tout le cours de la pièce, puisqu'il n'y a que la qualité de meurtrier qu'on découvre à Cassandre, qui peut rompre le mariage; et si cela n'était pas ainsi, point de pièce.