1749-08-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à Marie Magdeleine Angélique de La Brousse, comtesse de Verteillac.

La lettre dont vous m'avez honoré madame m'a été rendue fort tard à Lunéville.
Mes sentiments vous avoient prévenue dans tout ce que vous me dittes de l'abbé Trublet et votre estime pour luy ne fait qu'augmenter celle qu'il m'a inspirée dès longtemps. Mes voiages et ma mauvaise santé ne me permettent guères de me mêler des affaires de l'académie, mais je m'intéresse trop à sa gloire pour ne pas souhaiter d'avoir Mr l'abbé Trublet pour confrère. Ce désir que vous augmenteriez en moy madame s'il n'étoit pas déjà très vif, me procure au moins aujourdhuy le plaisir de vous dire combien j'honore votre amy. Je luy envie le bonheur qu'il a de vous voir et je luy demanderais la faveur d'être admis dans votre cour avec plus d'empressement qu'il ne souhaite d'être de celle des quarante.

Je suis avec respect,

madame,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire