1746-05-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Claude Henri Feydeau, comte de Marville.

Voltaire est venu pour remercier Mr de Marville de ses bontez, pour le suplier de vouloir bien se souvenir de la femme de Felizot qui demande à voir son mary et qui compte luy faire tout avouer.

Il le suplie aussi très instamment d'avoir la bonté d'empêcher qu'on ne confonde les innocents avec les coupables.

Les deux gens de lettres qui travaillent à la feuille de L'observateur sont aprouvez de tous les honnêtes gens, et méritent une protection particulière.

Le sr de la Place auteur du téâtre anglais a donné dès longtemps les trois premiers volumes sans que personne y ait trouvé à redire. C'est un ouvrage très estimé. Le public se plaindroit s'il n'avoit pas les derniers volumes, et l'auteur seroit ruiné. Il implore la protection de Monsieur de Marville.