1766-05-26, de Voltaire [François Marie Arouet] à Paul Claude Moultou.

Mon cher philosophe, il faudrait être aussi sot que Vernet pour lire tout son livre.
Mais le peu qu'on en lit éxcite l'indignation. Il mériterait d'être puni publiquement de ce qu'il a écrit très obscurément, et tout vieux que je suis je pourai bien faire un éxemple.

Je vous demande en grâce de n'avoir point à vous reprocher d'avoir acheté cet indigne fatras. Je vous suplie très instamment de me mander ce qu'il coûte; ce sera sûrement plus qu'il ne vaut.

Quand nous ferez vous l'honneur et le plaisir de venir dans nôtre retraitte? Vous savez que vous y êtes aimé et estimé autant que nous méprisons les Vernets. Je vous embrasse du meilleur de mon cœur.

V.