1745-08-20, de Jean Frédéric Phélypeaux, comte de Maurepas à Voltaire [François Marie Arouet].

Est il possible, Monsieur, qu'avec autant d'esprit vous n'aperceviez pas le mauvais effet que fait pour votre réputation et pour votre poème la multitude des corrections et des éditions?
Les […] sont en place, et Coustou n'y changera rien; lorsque les […] y seront, Bouchardon les livrera de bonne grâce, et pour toujours, au public. En vérité, les merveilles de la campagne, depuis la bataille de Fontenoy, la prise d'Ostende et l'heureux retour du roi, méritaient de votre part mieux que quelques vers ajoutés à un ouvrage, dont, avec quelque parure nouvelle, vous n'empêcherez pas que la beauté n'ait le démérite d'une vieille jouissance.

J'ai donné ordre à m. Anisson de vous remettre encore trois cents exemplaires de votre poème, comme vous l'avez désiré.