à Etiole ce 13 [July 1745]
La prise de Gand Monsieur, est une fleur qu'il faut ajouter à mon bouquet.
Je vous suplie de vouloir bien m'aider encore à remplir ce devoir d'un sujet pénétré de la gloire d'un si bon maître.
Ayez la bonté de faire imprimer, après ces vers:
Ces premiers fondements de l'empire des lis
Par la main de mon Roy pour jamais affermis,
*
L'ombre de Charles quint que l'Escaut voit paraître
Va porter L'épouvante aux lieux qui L'ont vu naître.
Le trône de Loüis dans ces fameux remparts
Va fouler le Berceau du plus grand des Cesars.
Peuples ne pensez point etc.
J'attends demain mercredi de vos nouvelles à Etiole, et je suis plus que jamais pénétré de vos bontez.
V.
Je vous avois bien dit que les vers n'étoient jamais faits. Je n'aime point ces deux cy:
L'un attend, l'autre vole, et de sang sont trempées,
Les flèches, les épieux, les lances, les épées.
Il y a une inversion dure, et une faute de grammaire.
Je vous prie Monsieur de faire mettre à la place:
On gravit sur les monts, on borde les forêts
On joint l'art à la force, on attend, on s'élanceLe javelot fend l'air, et le plomb le dévance,
Les léopards sanglants etc.