1745-04-10, de Voltaire [François Marie Arouet] à Graf Otto Christoph von Podewils.

Ouy mon cher amy, ouy mon adorable ministre 24 825 494 735 349 451 400 232 704 784 829 717 731 12 618 111 100 62 726 524 460 703 302 831

4 83 449 267 373 47 843 11 333 35 739 546 400 523 647 439 481 300 358 429 645 363 798

J'ay découvert mon cher amy le scélérat qui a vendu à mes libraires quelques uns de mes manuscripts, c'est un valet de chambre que j'avois mené en Prusse. Il m'avoit volé aussi une douzaine de lettres de votre amie et les avoit remises à une putain de Bruxelles qui au moins me les a fait racheter argent comptant. Les libraires n'ont pas été si honnêtes, mais j'ay toujours été plus content des putains que d'eux. Maupertuis va s'établir en Prusse. On ne peut quitter notre Roy que pour le vôtre. Le mien m'a daigné promettre une place de gentil-homme ordinaire de sa chambre et m'a fait historiografe de France avec des apointemens. Mais tout cela ne vaut pas l'honneur et le plaisir d'entendre le grand et le charmant Federic. Sa conversation est une faveur au dessus des dons des monarques. Quand jouirai-je de la vôtre, qu[and] vous verrai-je dans votre gloire? Adieu, envoyez moy des rogatons. Mille respects à made et à vos amis.

V.