1745-03-25, de Voltaire [François Marie Arouet] à Graf Otto Christoph von Podewils.

J'ay reçu votre lettre et vos agréables nouvelles mon adorable ministre.
Tout ce que dit l'homme dont vous m'avez envoyé la lettre est vray à cela près qu'on ne 128 266 114 456 574 373 375 735. Vous savez que le grand visir Assan pacha a écrit une belle lettre aux princes crétiens pour les exhorter à ne plus répandre le sang crétien. Voylà un bon diable de turc. Je me flatte que vous le seconderez. Je vous enverray par la première ocasion cette fête du mariage du dauphin, c'est un ouvrage de commande bien peu digne de vous, et du roy votre maître. Je suis bien fâché de la fausse couche de notre charmante princesse de Suede. Il faudroit pour le bonheur du genre humain qu'elle fît baucoup d'enfans qui luy ressemblassent. Notre cour est dans la joye. Le roy est couvert de mirtes et de lauriers et je me flatte que les oliviers viendront à leur tout. Qu'il fera bon alors d'être à Paris sous le plus aimable des rois (j'en excepte toujours le vôtre) et dans la plus agréable société de l'univers à la quelle il ne manque que celle de votre charmante excellence. Envoyez moy le plutôt que vous pourez je vous en conjure de ces rogatons et surtout 290 696 12 759 647 704 140 333. Vous me rendrez un bon office, et vous ferez grand plaisir à des gens bien dignes de votre amitié. Adieu, la mienne pour vous durera autant que ma vie. Mille respects à madame.

Ecrivez moy à la même adresse et donnez m'en une sûre.