1743-08-22, de Jean Jacques Amelot de Chaillou à Voltaire [François Marie Arouet].

Comme il est important, M, que ce billet vous arrive avant votre départ pour Berlin, je ne m'entretiendrai pas longtems avec vous aujourd'hui, et je me hâte de vous écrire deux mots, pour ne point retarder le courier que j'envoye à M. de Fenelon.
Je veux donc seulement sçavoir de vous, si il est encore nécessaire que M. de Maurepas écrive la lettre, dont on étoit convenu, pour vous rappeller. Comme vous ne devés plus vous donner comme mécontent de la France, que vous aurés même incessamt lieu d'être satisfait par raport à la Tragédie de Cesar, qui sera représentée ces jours cy, et sûrement avant le Voyage de Fontainebleau, ne vous semble t'il pas que cette lettre seroit aujourd'hui entièrement déplacée? C'est sur quoy j'attends votre réponse.

Ausurplus vous pouvés être certain qu'on est icy très content de la manière dont vous vous conduisés, et qu'on vous en sçait tout le gré que vous mérités. Je charge M. de Fenelon de vous faire part d'une réflexion que j'ai faite, et dont je crois qu'il est très important que vous fassiés usage.

Je suis plus que personne du monde M, entièrement à vous.