1742-12-19, de Claude Henri Feydeau, comte de Marville à Jean Frédéric Phélypeaux, comte de Maurepas.

Je vous renvoie la lettre de m. de Voltaire que vous m'avez adressée ce matin.
Un moment après l'avoir reçue, j'en ai reçu une autre de lui, accompagnée d'une de m. le premier président, par laquelle il m'expose à peu près les mêmes choses qu'il a l'honneur de vous marquer. Je lui ai donné rendez-vous, comme il me l'a demandé, à demain, huit heures du soir; je l'écouterai très attentivement, et, quoiqu'au fond j'aie de sa démarche la même opinion que vous, cela ne m'empêchera pas, puisque vous voulez bien m'y autoriser, de l'aider en tout ce qui pourra dépendre de moi. Il est certain qu'il vaut mieux suspendre le débit d'un bon livre que d'hasarder d'en laisser courir un mauvais dans le public….