1742-11-18, de Voltaire [François Marie Arouet] à Pierre Charles Fabiot Aunillon.

Je reçois monsieur en arrivant à Paris, ce que je pouvois y trouver de plus flatteur, c'est la lettre dont vous avés bien voulu honnorer Mahomet.
Je ne peux plus àprésent estre fasché de rien, sinon de ce qu'on ne m'a pas envoyé cet ouvrage à Bruxelles, et de ce que ma pièce n'est pas assés digne de vostre lettre. Je crois en la lisant, voir Hercules qui combat pour moy contre des pygmées. Vous pensés bien monsieur que mon premier devoir, et mon premier soin seroit de venir dans l'instant vous remercier, vous embrasser, si je n'estois accablé de tous les maux que je suis tenté de souhaiter aux fanatiques. Dès que je pourray sortir je viendray me jetter au cou de mon deffenseur. Permettés moy &c.