à la Haye dans le palais du roy de Prusse, ce 18 octobre 1740
Quoyque je n'aye pas l'honneur d'être connu de vous monsieur, je me crois obligé de vous écrire pour vous avertir que Mr votre fils s'est adressé à moy à la Haye.
Il m'a avoué qu'il a fait des fautes de jeunesse dont il éprouve à la fois la punition, et le repentir. Il manque de tout; une telle misère peut conduire à des fautes nouvelles. Si vous le jugez à propos monsieur, je lui avanceray ce qu'il faudra pour l'aider à vivre, et pour luy procurer quelque employ dans lequel il puisse vivre en honnête homme et vous faire honneur.
J'ay l'honneur d'être,
Monsieur,
Votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire