à Bruxelles ce 7 juillet 1740
Le roy de Prusse me mande qu'il a fait acquisition de vous Monsieur, et de Mrs Volf et Euler.
Cela veut il dire que vous allez à Berlin, ou que vous dirigerez de Paris les travaux académiques de la société que le plus aimable de tous les rois, le plus digne du trône et le plus digne de vous, veut établir? Je vous prie de me mander quelles sont vos idées, et de croire que vous ne pouvez les communiquer à un homme qui soit plus votre admirateur et votre amy. Ayez la bonté aussi de me répondre sur les articles de ma dernière lettre. Le roy de Prusse voudroit aussi avoir mr Sgravesande. Je croi qu'il fera cette conquête plus aisément que la vôtre.
Mr de Camas, adjudant général du roy de Prusse, et homme plus instruit qu'un adjudant ne l'est d'ordinaire, vient à Paris voir le roy et vous. Je m'imagine qu'il vous enlèvera s'il peut. Vous voyez que le destin du père et du fils est d'avoir les grands hommes.
Comptez pour jamais sur la tendre et sincère amitié de
V.