1739-10-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Claude Adrien Helvétius.

J'ay trop de remercimens, trop de compliments à vous faire, trop d'éloges à vous donner mon charmant amy pour vous écrire.
Il faut que je vous voye, il faut que je vous embrasse. On dit que vous venez à Paris, et que peutêtre ma lettre ne vous trouvera pas à Montbar. Si vous y êtes encor, tâchez de quitter mr de Buffon si cela se peut. Je sens combien il vous en coûtera à tout deux.

Madame du Chastelet vous désire avec la même vivacité que moy. J'ay vu Mr de Montmirel, je n'ay rien vu icy de plus aimable que luy et ce qu'il m'a aporté. Faites souvenir de moy le très philosophe mr de Buffon à qui je suis bien véritablement attaché. Adieu, je vous embrasse de tout mon cœur. Venez, L'espérance et le modèle des philosophes et des poètes.

V.