1739-08-18, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Claude Thieriot.

Enfin nous partons pour Paris.
Nous sommes des étrangers qui venons voir ce que c'est que cette ville dont on disoit autrefois tant de bien. J'espère au moins y retrouver votre amitié, qui me dédommagera de ce que je n'y trouverai pas. On dit qu'on y reçoit assez bien les étrangers qui voyagent; nous y serons un mois tout au plus, après quoy je retourne à la suitte d'un procez triste, et long, mais à la suitte de l'amitié qui rend tout agréable. Je ne sçais pas encor où je logerai, mais quelque soit le baigneur ou le cabaret qui hébergera mon ambulante personne, j'ay lieu de croire que rien ne m'aura privé de La douceur d'être aimé de vous.

V.