à Cirey ce 5 février 1739
Mon ennemy qui avoit suscité contre moy le libraire Jore, monsieur, et qui me persécute depuis tant d'années, va donc être jugé [?sur v]otre raport à ce que j'entends dire.
Vous savez ce que la voix publique dé[p]ose contre luy. Je me repose de mon honneur et de sa punition sur votre équité. Vous avez vu sans doute les pièces que j'ay envoyées à Monsieur Heraut. La plus forte [lettre] est celle de madame la présidente de Bernieres. [Je] joins icy la copie, avec une espèce de requête. Je me flatte que [t]ous les honnêtes gens vous en présenteront une pour moy, contre un ingrat et un calomniateur abhorré de tout Paris. Je me recomande à votre équité, à votre bienveillance.
Je suis Monsieur avec reconnaissance et avec bien [ ]ement,
Votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire
J'ay rouvert ma [le]ttr[re pour] y mettre une des p[i]èces cy jointes.