1739-01-28, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Augustin Feriol, comte d'Argental.

Je ne plains point mon travail.
Je viens de corriger le mémoire suivant vos sages avis. Je vous l'envoye. Il est chez l'abbé Moussinot cloitre st Mery. Si vous le trouvez bien envoyez à l'abbé Mouss. ordre d'en faire transcrire trois ou quatre copies.

On les donnera à mr le chancelier, à mr de Maurepas, à mr de Frene, à mr Heraut. Je leur écriray à tous, je vous enverrai les lettres si vous le trouvez bon. J'avois déjà envoyé Le mémoire à mr Dargenson mais il est mieux tel qu'il est a présent et il le verra aussi corrigé.

Je crois qu'il vaut mieux le publier à présent et ensuitte l'insérer dans un receuil à fin qu'il reste, ut testimonium.

J'attends L'arrest sur Zulime. Je suis en vers et en prose, un mortel guidé par vous seul. Il est bien singulier que Linant ne m'ait pas écrit.

Ne pouriez vous point engager la Mare à mettre dans le pour et contre, quelque chose qui me justifiât, et qui fit honneur à sa reconnoissance? Mais les hommes sont plus prêts à insulter qu'à deffendre. Il n'y a que vous ange gardien, il n'y a que vous qui ayez un cœur humain. Tout Cirey est pénétré de reconnaissance. Madame du Ch. et moy nous sommes d'avis de tâcher que le batonier des avocats, et les plus anciens donnent un désaveu de ce libelle qu'on a mis si impudemment sous le nom d'un avocat. Saurin ne pouroit il pas nous aider? le président Roujaut ne pouroit il rien?

Je luy dois une réponse. Je vais luy en écrire. Comment pui-je jamais vous marquer ma reconnaissance?

Mr votre frère ne parlera t'il pas à mr de Maurepas?

V.

Je vous prierai instament de m'envoyer une copie de la lettre de la présidente.