ce 6 novembre [December 1738]

Le coche de Joinville part aujourduy chargé de quatre petites bouteilles de liqueurs qui dieu mercy seront bues en France.
Elles sont adressées à m^r Dargental à la Grange Bateliere. Recevez mon cher ange gardien ces petites libations que vous fait le mortel dont vous prenez soin.

Voicy un autre sorte d'homage. C'est une cinquième épitre en attendant que les autres soient duement corrigées. Lisez la, ne la donnez point, dites ce qu'il faut reformer.

Je croi que le mieux est que mademoiselle Quinaut donne l'envieux, sans le mettre sous le nom de la Marre. La pièce est un peu sérieuse, mais on dit que les honnêtes gens réussissent àprésent à la comédie mieux que les boufons. C'est à vous à me le dire, et à savoir des nouvelles de la vertu.

J'ay écrit 2 fois à m^r Heraut pour avoir ce désaveu de Jore que j'ay bien acheté. Il m'est essentiel. Comment faire pour l'obtenir? Qu'il est aisé de nuire! que le mal se fait promptement! qu'on est lent à faire le bien! Chez vous c'est tout le contraire. Non je ne sçai ce que je dis, car vous ne pouvez faire le mal, vous êtes le bon principe, vous estes Orosmade. Madame du Chastelet vous fait les plus tendres complimens. Mille respects à madame Dargental. Faites souvenir de moy messieurs Dussé.

V.