ce 14 [December 1738]

Mon très cher abbé, Praut fils doit prendre quatre cents francs dans votre trésor.
Il a donné de L'argent à Linant, et à la Marre, mais je ne le sçai que par luy, et des messieurs gardent jusqu'icy un silence qui n'est pas je croi le silence respectueux, encor moins le silence reconnaissant, à moins que les grandes passions ne soient muettes. Leurs besoins sont éloquents, mais leurs remercimens sont cachez.

Voicy un petit mot pour Darnaud. S'il est sage il aura seul les petits secours dont je favorisois des ingrats.

Procope doit m'envoyer un paquet de friandises, marons glacez, cachou, pastilles, à votre adresse. Je vous suplie de le faire payer. J'ay toujours l'affaire de Jore à cŒur, mais j'attends son désistement qu'il a dû donner à m^r Heraut.

J'ay eu le mercure D'octobre. Il me faut novembre et Décembre, et les feuilles que j'ay demandées.

Quand vous voudrez passer chez m^r Renald, caissier de m^r Bronod, il vous donnera de l'or pour des écus, tant que vous voudrez, et vous me l'enverrez par le coche.

Adieu mon cher amy.