1738-08-30, de Henri Pitot à Borgnis Desbordes, Frères.

Je puis vous certifier, messieurs, que mr de Voltaire m'ayant confié son manuscrit des Eléments de Newton il y a quelques mois; & ayant été nommé avec mr de Montcarville pour l'examiner, par monseigneur le chancelier, qui a voulu le lire lui même, je l'ai rendu il y a quelques temps à mr de Voltaire, entre les mains duquel il est encore, sans que jamais aucun libraire de Paris l'ait eu.
L'édition dite de Londres a été faite entièrement sur la vôtre, à cela près que mr de Voltaire en ayant été averti, y a fait faire les corrections absolument nécessaires, auxquelles tout le monde vous exhorte de vous conformer. Je puis de plus vous certifier, qu'il n'y a dans le même manuscrit, signé de sa main, aucune faute de calcul, & qu'en cas qu'il y en ait eu dans le vôtre de la part des copistes, c'est à l'auteur seul à qui vous devez vous adresser, puisqu'il a bien voulu vous faire présent d'un ouvrage qui lui fait honneur, & dont vous pouvez tirer du profit.

Pitot, de l'Académie des sciences