à Ferney 3e mars 1761
Monsieur de Voltaire a l'honneur d'avertir messieurs les éditeurs de la traduction anglaise de ses ouvrages, qu'on fait actuellement à Genêve une édition nouvelle augmentée et très corrigée; que l'édition de l'essai sur l'histoire générale est imparfaite et fautive; que l'évaluation des monnaies est absurde, les copistes ayant mis des sols pour des livres, et ayant altéré les chiffres; qu'il y manque un chapitre sur le Vedam et l'Ezourvedam des Bracmanes; que l'auteur ayant eu par la voie de Pondichéri une traduction fidèle de l'Ezourvedam, il en a fait un extrait lequel est imprimé dans cette histoire générale; qu'il déposera dans la bibliothèque de sa majesté très chrétienne, le manuscrit de l'Ezourvedam tout entier, manuscrit unique dans le monde; qu'il manque aussi à l'édition précédente les chapitres sur l'Alcoran, sur les Albigeois, sur le Concile de Trente, sur la noblesse, les duels, les tournois, la chevalerie, les parlements, l'établissement des Quakers et des Jésuites en Amérique, les colonies &a; que tout est restitué dans l'édition présente, commencée à Genève; que tous les chapitres sont très augmentés; que cette histoire est poussée jusqu'au temps présent; qu'il est d'ailleurs prêt à faire à messieurs les éditeurs de Londres tous les plaisirs qui dépendront de lui; qu'il n'a eu d'autre but en travaillant à cet ouvrage immense que de s'instruire, et qu'il ne se flatte pas d'instruire les autres.