1738-02-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Bonaventure Moussinot.

Je reçois votre lettre du 12 avec celle de mr de Brezay, mon cher amy.

Je ne suis pas difficile en afaires, mais je voudrois bien éviter toute discussion à venir entre Mr de Brezay et moy. Il faut donc qu'il y ait un payement certain d'année en année, ou de six mois en six mois. Il faut qu'il consente par un écrit entre vos mains, qu'on fasse signifier La délégation en cas de non payement de six mois en six mois; il faut encor que par ce même écrit par le quel il consentira cette délégation, il affirme qu'il n'y a rien de délégué, ny aucune saisie sur ces maisons que je choisis pour m'être hipotéquées. Ces précautions prises, et luy ayant bien fait sentir qu'une rente viagère doit être payée de six mois en six mois, sans la moindre remise, je consens à tout. Je luy demande le secret qu'il exige.

Je supose que par le contract, il a renoncé à toutes lettres d'état de repi, payement en billets, et autres injustices royales.

Je vous ay écrit une ample lettre sur l'afaire.